Shashish|Anutshish : un musée virtuel pour explorer la culture autochtone d’hier et d’aujourd’hui.
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Témoignage d'Élisabeth KaineCatalogue L'Aventure Uashat mak Mani-Utenam
En complément d'information, nous vous proposons un texte d'Élisabeth Kaine, originalement publié dans le catalogue L'Aventure Uashat mak Mani-Utenam.
Trouvez plus d'information sur cet ouvrage dans la section diffusion du site Internet suivant : Source
DES OBJETS PORTANT LA MÉMOIRE D'UNE MAGNIFIQUE EXPÉRIENCE
Élisabeth kaine
Catalogue L'Aventure Uashat mak Mani-Utenam, 2007, p.12.
Pour les artisans des Premières Nations, dont le talent pour reproduire les objets traditionnels a été fortement valorisé à la fois par leur communauté et par le marché touristique mondial, il n'est pas facile de créer de nouvelles formes. Les participants à l'atelier de création Design et culture matérielle ont tous relevé avec succès ce grand défi.
Les nouveaux objets qu'ils ont produits conservent leur rôle de référent culturel, c'est-à-dire qu'ils permettent aux gens appartenant à la même culture de se reconnaître et de se définir par rapport à cette culture, et ce, malgré le parti pris résolument contemporain dont témoignent ces nouvelles créations.
Nous avons pu constater à maintes reprises lors des expositions et des présentations publiques que ces nouveaux objets étaient reçus avec enthousiasme par le public innu prêt à les acquérir non seulement pour les contempler, mais aussi pour les utiliser, ce qui démontre que les fonctions qu'ont choisies les artisans expriment bien la vie contemporaine.
Les fonctions sont liées à ce à quoi servent les objets, par exemple « indiquer l'heure », pour une horloge, ou « faire apparaître le gibier », pour certaines utilisations du teueikan, le tambour sacré des Innus.
Le coffre, la table, la lampe et les vêtements sont tous des objets maintenant largement utilisés dans la communauté. Ces objets ont donc une pleine justification fonctionnelle. Il ne s'agit pas de « gadgets » touristiques dont les fonctions ne sont qu'alibis pour la vente d'imageries autochtones, mais d'objets ayant le potentiel de s'inscrire véritablement dans la vie quotidienne par leur utilisation et leur capacité à susciter l'identification.
Considérant le peu de temps alloué à leur réalisation (deux à trois semaines pour la plupart), ces premiers prototypes présentent tout de même une qualité de réalisation exceptionnelle. Ils sont porteurs d'une magnifique expérience professionnelle et humaine partagée par tous les participants.